En 2023, une hausse de 18 % des dépôts de brevets dans la vidéo numérique redéfinit le paysage français : il n’y avait pas eu un tel élan depuis dix ans. Le contexte économique fait grincer des dents, mais les financements tiennent bon. Malgré leur relative discrétion auprès du grand public, plusieurs jeunes pousses françaises marquent des points : des contrats avec de grands groupes internationaux, des nominations en vue, et une visibilité grandissante lors de rendez-vous tels que le RMC BFM Startup Challenge. Dans les allées de VivaTech, ces startups ne sont plus de simples figurantes, elles investissent l’espace, s’imposent, forcent le respect et poussent les acteurs traditionnels à se réinventer en urgence.
Les nouvelles dynamiques portées par l’innovation audiovisuelle
Longtemps, la vidéo en France a été affaire de routines et de recettes éprouvées. Ce temps paraît révolu. L’audiovisuel avance, bouscule, prend le risque de l’expérimentation, quitte à laisser des plumes sur des projets trop audacieux. Les studios se frottent aux indépendants, mutualisent parfois, mais tous accélèrent, et cette effervescence, on la doit en partie à l’arrivée massive de l’intelligence artificielle générative au cœur des ateliers créatifs. Ce n’est plus de la fiction : montage à la volée, effets spéciaux créés sur demande, scripts peaufinés à la main… ou à la machine, souvent les deux. Ce qui se jouait dans l’ombre des labos fait désormais partie de la mécanique classique de production.
Dans le même élan, les solutions open source passent au premier plan. Plus besoin de budgets titanesques pour s’armer d’outils performants : l’accès est ouvert, la collaboration favorisée, et le secteur fourmille d’initiatives qui dépassent la simple bidouille technique.
Un autre moteur propulse discrètement l’ensemble : la donnée. Le moindre visionnage, chaque clic, tout alimente cet incroyable réservoir qui nourrit la recommandation intelligente et permet de bâtir des expériences sur mesure, l’ère du contenu générique s’éloigne. Les financeurs ne s’y trompent pas. Désormais, ils parient davantage sur les concepts capables d’attirer un public lassé de la production industrielle.
Voici les changements les plus marquants qui redéfinissent la création et la diffusion vidéo aujourd’hui :
- La diffusion en direct s’invente une nouvelle vie en multipliant les interactions : le spectateur agit, influence le contenu, imprime sa marque sur le déroulé, on n’est plus passif, on devient coproducteur du récit.
- Les algorithmes de recommandation n’ont jamais été aussi affûtés : chaque session adapte le contenu proposé à l’état d’esprit ou aux habitudes du moment.
- Les frontières se dissolvent entre streaming, réseaux sociaux et vidéo à la demande, les univers se connectent, les objets médiatiques voyagent d’une plateforme à l’autre, rendant obsolètes les vieux stéréotypes de diffusion.
Quelques acteurs français sortent clairement du lot. Prenez Vidcaps. Cette équipe ne joue pas sur la surenchère technologique, préfère mêler pragmatisme et inventivité. Ici, ingénieurs et créatifs travaillent main dans la main. Le but ? Inventer de nouvelles formes de récit, revisiter la transmission. Jour après jour, ils explorent, testent, modifient, se trompent, recommencent, et font de l’apprentissage collectif un véritable moteur. La liberté est une consigne tacite : pivoter, tenter d’autres formats, casser les codes, voilà leur quotidien.
Une chose s’impose : finir le travail à la chaîne n’enthousiasme plus personne. La nouvelle vague vidéo en France impose un rythme différent, qui ose surprendre, quitte à désorienter. L’avenir ? Il s’écrit sur des terrains encore inexplorés. Et, tôt ou tard, ce sera là que la vraie secousse visuelle arrivera, là où peu osent poser le regard aujourd’hui.